Les Dieux Du Stare Seront Programm Par Ordinateur

La Science Fiction Fait Son Entrée Dans Le Sport

By Unknown in Le Parisien Libere on Wednesday, October 10, 1979

Article Synopsis

The article, published in Le Parisien Libere on October 10, 1979, discusses the work of Dr. Gideon Ariel, a former Olympic champion and research director at the University of Massachusetts. Ariel believes that the use of high-speed filming and computer analysis can significantly improve athletic performance. His method involves filming athletes at high speeds and then studying the footage frame by frame to calculate the forces exerted by different parts of the body. This data is then used to optimize athletes' efforts and discover new talents. Ariel's system, known as Computerized Biomechanical Analyses (C.B.A.), has been used to study and improve the techniques of numerous athletes. The article also mentions Ariel's work with various sports teams and professionals, including the Dallas Cowboys, the New England Patriots, and tennis player Jimmy Connors.

Download PDF

Tip: use the left and right arrow keys

LE PARISIEN LIBERE 10 OCTOBRE 1979

LES � DIEUX DU STA

SERONT PROGRAM

PAR ORDINATEUR.

Tenez-vous bien : Michel Jazy va faire sa rentr�e et menacer les grands du demi-fond mondial aux Jeux de Moscou !

Bjorn Borg jouera d�sormais avec une raquette en bois ! Vous ferez de la course � pied sur chaussures gonflables 1 En aviron, les rameurs ne tireront plus en cadence ! Et nous venons d'apprendre, enfin, que l'ancien pr�sident des EtatsUnis, Gerald Ford aurait pu battre Nicklaus au golf si ses possibilit�s avaient �t� totalement exploit�s...

Sport fiction ? D�lire d'un entra�neur d�sax� s'adonnant � la

Un ancien champion olympique devenu directeur de recherche � l'universit� du Massachussetts, le D' Gid�on Ariel, qui d�tient aujourd'hui encore k record isra�lien du lancement du disque, pense que les dieux du stade pourraient gr�ce � l'ultracin�ma et aux ordinateurs am�liorer de mani�re tr�s sensible leurs performances.

On vient de pr�senter � Paris sa m�thode. Celle-ci consiste, dans un premier temps � filmer � grande vitesse - de 60 � 10 000 images seconde - l'athl�te en comp�tition. Le film est ensuite �tudi� image par image de fa�on � calculer les forces mises en oruvre par l'�paule, la partie sup�rieure du bras, l'avant-bras, le poignet, le genou. Un stylet �lectronique trace alors un � composite � de ces points de rep�re. Les trac�s apparaissent sur un �cran cathodique sous forme de lignes droites.

L'appareil enregistre automatiquement les coordonn�es de chaque point touch� par le stylet traceur. Simultan�ment, les trac�s apparus sur l'�cran sont transmis � un ordinateur JLJa General. Celui-ci calcule la rapidit�, l'accNara

Le docteur Gid�on Ariel, que l'on voit ici dans son laboratoire est l'initiateur d'un logiciel pour l'�tude et l'am�lioration des performances des athl�tes am�ricains participant aux jeux Olympiques d'�t� et

d'hiver de 1980.

tion, la direction, l'angle et les forces mises en oeuvre par les diff�rentes partis du corps.

On obtient ainsi des donn�es pr�cieuses qu'utilisera avec succ�s dans an centre omnisports de Californie dont l'ouverture est pr�vue l'an prochain, le D' Ariel pour optimiser les efforts des sportifs et d�couvrir de nouveaux talents.

� L'ail humain ne peut pas quantifier le mouvement de l'homme �, d�clare Gid�on Ariel ; � l'ail ne peut pas dire si tel athl�te tourne son �paule d'un degr� de trop ou si un autre doit avancer son pied d'un centim�tre au moment de frapper la balle. L'entra�neur peut le deviner mais c'est tout �.

Chasse au "GASPI"

La base du syst�me mis en oeuvre repose sur les lois de la physique newtonienne : � Nous n'avons fait qu'ajouter la technologie moderne de l'ordinateur � ces lois qui r�gissent le mouvement, humain ou m�canique. L'entra�nement physique peut �tre compar� � la construction d'un pont. Un ing�nieur ne construit pas un pont sans calculer toutes les forces, les pressions et les r�sistances en jeu. Les entra�neurs devraient proc�der de m�me avec les athl�tes. Quand l'oeil humain seul ne peut pas voir si un athl�te a atteint le summum de ses possibilit�s en comp�tition, k recours � l'ordinateur permet alors une r�ponse pr�cise �.

La Computerized Biomechanical Analyses imagin�e par le D' Ariel et baptis�e � C.B.A. � a �tudi� la technique d'un grand nombre d'athl�tes au cours des derni�res ann�es. L'exemple de Mac Wilkins, le lanceur de disque, en 1976 est assez.probant : � A la suite de nos calculs, dit G. Ariel, nous avons pu �tablir qu'il gaspillait de la force musculaire par frottement de la chaussure sur le sol. Nous avons alors conseill� de mouiller la surface en contact avec son pied. Son jet atteint imm�diatement 70,10 m�tres alors qu'il

plafonnait d'habitude � 66,73 m�tres, l'eau a permis de r�duire la r�sistance due au frottement. Une chaussure diff�rente permettant d'abaisser cette friction de rotation, aurait eu le m�me effet �.

En 1973, le record de Mac Wilkins �tait de 66,78 m�tres et le record du monde � 69,12 m�tres. Mettant une deuxi�me fois en pratique les recommandations de C.B.A. Mac Wilkins r�ussit i battre le record du monde aux jeux Olympiques de Montr�al en 1976 avec un jet de 70,73 m�tres qui lui valut la m�daille d'or. Selon l'ordinateur, Mac Wilkins pourrait lancer jusqu'� 76,20 m�tres.

Ariel travaille �galement avec AI Oerter, quatre fois m�daille d'or aux jeux Olympiques de 1960 et 1964 pour le lancement du disque, alors qu'il faisait partie avec lui de l'�quipe d'lsra�l. Oerter � quarante-quatre ans et Gid�on Ariel le pr�sente comme � l'un des athl�tes les plus �tonnants de tous les temps. A son �ge il peut tr�s bien faire un retour surprenant �. Il a r�alis� tout r�cemment le meilleur lanc� � l'occasion de la � California Relays Crown �, dont il est sorti vainqueur. -

Ariel pense qu'avec l'aide du programme C.B.A., lazy pourrait, lui aussi, revenir � la comp�tition.

Tous les sports

vus par l'ordinateur

A la suite de ses �tudes le D' Ariel a pu fair les remarques suivantes

GOLF : � On pense g�n�ralement que c'est l'accompagnement qui caract�rise le bon geste. Cela ne veut rien dire. C'est l'�nergie que contient le club en arrivant sur la balle. L'accompagnement n'est que l'�nergie qui reste dans le club �.

TENNIS : � L'accompagnement l� aussi est une perte d'�nergie ; quand Bjorn Borg fait faire un grand trajet � sa raquette, c'est pour la galerie. La balle est repartie depuis longtemps : elle

ne reste sur la raquette que 4 milli�mes de seconde. La diff�rence entre un bon revers et un mauvais, c'est 3 degr�s.

Les raquettes de l'avenir seront en bois. Qui dit que les cordes sont n�cessaires 7 Les angles du bois des raquettes seront calcul�s de telle sorte que, si ces 3 degr�s manquent, on peut avoir quand m�me une chance �.

KAYAK : � Aux Etat-Unis, les athl�tes acc�l�rent au d�but du coup de rame, lis devraient acc�l�rer � la fin, comme les Europ�ens. Cela permet de maintenir l'extr�mit� de la courbe de ta rame dans l'eau �.

CHAUSSURES DE JOGGING

� Trop de chocs. On courra bient�t avec des chaussures gonflables dont la pression sera proportionn�e au poids de la personne �.

AVIRON : � On peut pr�voir que les athl�tes rameront bient�t en deux temps : Les deux premiers ensemble, puis les deux autres, et ainsi de suite, comme les pistons d'un moteur, constamment en mouvement. C'est beaucoup plus efficace �.

Les activit�s d'Ariel dans le domaine athl�tique ne concernent pas seulement

la amateurs. Au cours des derni�res ann�es il a travaill� avec les Dkllas Cowboys, les New England Patriots, certains professionnels du tenr is comme Jimmy Connors et avec des oueurs de golf. Il s'est m�me livr� � une comparaison, quantifi�e par l'ordinateur, entre le swing de Jack Nicklaus et ceh i du pr�sident Gerald Ford. Il a pu ai,si d�couvrir que le pr�sident Ford avait un swing plus doux et plus rapide que celui de Nicklaus, mais qu'il mangae de rapidit� : � Il ne fait pas claqua le club comme Nicklaus �.

Le D' Ariel pr�tend que ur d�velopper le sport il faudra cr�er �coles d'entra�nement sp�cialis�es, r�serv�es aux jeunes qui ont un avenir rtif de haut niveau pour les sports comme pour les entra�neurs qui ettent d'utiliser la technique inf rmatique pour d�velopper son potenti 1. � Jusqu'en 1964, le talent �tait suit t pour gagner. Depuis, le sport n'est as seulement un art, c'est devenu un science. Nous avons une bonne co aissance scientifique et nous pouvons luter les meilleurs outils aux entra�neur et directeurs techniques �.

marijuana ? Rigolade de comique-troupier ?

Eh bien non, messieurs dames ! C'est du s�rieux. Du vrai. De l'authentique !

Et si vous n'en �tes pas convaincus, lisez plut�t les lignes qui suivent. Elles ont �t� inspir�s par les travaux d'un certain docteur Gid�on Ariel lequel, gr�ce l l'ordinateur et � l'ultracin�ma, se propose de nous fabriquer des champions aupr�s desquels les h�ros des r�cits de science-fiction feront bient�t figure de fossiles...

10l